Battre la droite et après ?

Chaque jour qui passe apporte de nouvelles raisons de résister, de faire face aux mauvais coups du gouvernement et de l’U.M.P. exécuteurs des basses œuvres du MEDEF.

La casse du modèle français issu de la Résistance et de son Comité national s’accélère avec la disparition de toute référence gaulliste et la mise en place par Sarkozy et les siens d’une politique ultra libérale au service des capitalistes.

Aujourd’hui il y a urgence sociale à se révolter et à s’organiser, à rassembler les femmes et les hommes qui subissent l’apartheid social dans les cités, les quartiers.
Cette politique stigmatise les plus pauvres, les sans papiers, les sans domicile, les sans travail, divise ceux qui ont un travail et ceux qui n’en ont pas, ceux qui ont un logement et ceux qui sont à la rue, ceux qui ont des papiers et ceux qui se cachent, les enfants qui vont à l’école sans crainte et les autres qui y vont la peur au ventre.

La droite et Sarkozy ne comptent pas s’arrêter là !
Ils remettent en cause la devise de la République, ils haïssent le mot d’Egalité, ils s’accaparent celui de Liberté et ils ne connaissent pas la Fraternité.
Le pouvoir d’achat est laminé. Seules quelques milliers de familles vivent mieux et elles ne savent que faire de leur argent, la plus grande partie des habitants de notre pays vit beaucoup moins bien d’année en année.
La fiscalité écrase le peuple avec la TVA et privilégie les plus riches en réduisant l’ISF.
La disparition des services publics se fait aussi aux dépends du plus grand nombre qui va payer très cher l’eau, l’énergie, l’hôpital…tous en voie de privatisation
La retraite, le Code du travail, les minima sociaux sont passés au banc du libéralisme : travailler plus, gagner moins sans garantie d’emploi avec des conditions dégradées où l’Assedic et l’ANPE sont au service du patronat.
Sarkozy et la droite ont fait allégeance à Bush. Ils supportent avec admiration la politique jusque boutiste des USA, ils soutiennent le fauteur de guerre qui mène le monde à la catastrophe.

En Europe aussi, la droite si elle perdure prendra le contre-pied du choix du peuple clairement exprimé à l’occasion du referendum sur le projet de constitution libérale.

La droite et Sarkozy c’est tout cela et plus encore.

Nous n’en voulons pas. Nous voulons la battre. Sur cela toute la gauche est d’accord, je l’espère.

Mais battre la droite n’est pas qu’une formalité !
Va-t-on recommencer les erreurs, les errements de la gauche plurielle ?
Va-t-on avoir comme ambition que de battre la droite en installant n’importe quel gouvernement y compris social libéral ?
Doit-on mettre en préalable un programme antilibéral à prendre ou à laisser ?
Doit-on débattre de tout cela au sommet entre partis et organisations où avec le peuple comme au referendum ?
D’autres questions se posent sur le vote utile, les exclusions du PS pour la LCR, les refus de la LCR pour le PS…
Les communistes n’ont pas choisi la fatalité mais ils connaissent le pourcentage qu’il faudra pour virer Sarkozy et les siens : 51% !
On a donc besoin de toute la gauche.
Ce n’est pas nous qui avons choisi le mode électoral, élection présidentielle sur deux tours et élections législatives sur deux tours mais ce que nous choisissons c’est d’aller à ces élections pour gagner et faire gagner le camp antilibéral.

Nous portons une autre société, nous portons des valeurs dans lesquelles se reconnaissent des milliers d’hommes et de femmes : communistes, aletrmondialistes, syndicalistes, socialistes, écologistes, citoyens… Pourquoi devrions-nous en écarter à priori ?

Heureusement, nous n’avions pas de préalable au moment du referendum !

Notre choix est clair, notre engagement aussi.
Notre démarche a vocation à être majoritaire et pour cela nous devons nous adresser à toutes et à tous.

Unitaire cela signifie rassembler tous ceux qui aspirent à une alternative,
Populaire cela signifie rassembler des millions de femmes et d’hommes, victimes de la précarité, du chômage, des petits salaires, des discriminations et de la dégradation de l’environnement.

Depuis le 10 septembre et la réunion de St Denis, nous avons un texte qui permet à tous et à toutes de se rassembler. Reste la question des candidatures pour les élections présidentielle et législatives.
Le candidat ou la candidate à la présidentielle sera un porte-parole parmi d’autres. Nous avons plusieurs possibilités, cela n’est pas un problème et peut même être un avantage.
Parmi ces possibilités, Marie George Buffet est disponible. Sa maîtrise du fond politique porté par les collectifs est complète. La campagne exemplaire qu’elle a menée pour le referendum  en partageant son temps de parole télévisé, en faisant place aux autres forces dans les meetings du PCF,  est un gage de travail collectif. La force militante du PCF en développement au service des collectifs, ses milliers d’élus, relais dans les communes auprès des citoyens, sont aussi à mettre au crédit de M-G Buffet. A cela, on nous objecte sa responsabilité de secrétaire nationale du Parti communiste. Je pense que le temps de la campagne électorale, elle peut mettre cette responsabilité entre parenthèse car ce sera bien la candidate du rassemblement antilibéral de gauche et non celle du P.C.F.

Cela, les militants du Parti communiste doivent l’intégrer ! Nous mènerons ces campagnes avec d’autres comme nous l’avons fait contre la constitution Giscard, sans perdre notre identité ni nos valeurs mais au contraire en construisant un rassemblement durable.
Alors la candidature de Marie George Buffet serait-elle un préalable ? Je ne le pense pas, pour moi elle est une évidence. Les autres candidats possibles ont chacun des qualités mais d’après moi n’ont pas le « package » complet :
José Bové porte haut les valeurs de l’écologie et du refus ;
Clémentine Autain rassemble largement la jeunesse et personnifie le féminisme ;
Yves Salesse permet de rassembler dans la construction du fond politique et du programme. Ils pourront, les uns et les autres avec Marie George Buffet et d’autres porte-parole de la L.C.R., des Alternatifs, des Socialistes de gauche mener une vraie campagne collective.

Et si le choix ne se porte pas sur Marie George Buffet, je pense que notre apport dans les collectifs et l’engagement des communistes aux côtés des autres forces antilibérales seront déterminants  avec la création de plus de collectifs vraiment populaires. Dans ces conditions, nous mènerons campagne y compris avec un autre candidat ou une autre candidate car ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous sépare.
C’est une élection à quatre tours que nous allons affronter.
Nous n’y allons pas pour faire de la figuration ou faire mieux que le score de Robert Hue en 2002 mais pour gagner et changer cette société !
Changer cette société, battre la droite passent par le rassemblement durable des forces antilibérales, à nous d’y contribuer vraiment.